Rohatsu: la sesshin meurtrière
© Christian Kokon Gaudin.
Une découverte aujourd'hui: un vieux reportage sur une sesshin Rohatsu* dans l'école Rinzai au Japon.
Au début de la sesshin, le maître dit:
«Vous allez passer les sept jours qui viennent comme s'ils n'étaient qu'un seul jour.
Ces jours-là sont considérés souvent comme des jours meurtriers.
Aussi je vous demande de leur consacrer le meilleur de vous même et de n'épargner aucune de vos forces»
Une telle rigueur "impitoyable et dure" est absente de notre sangha cependant, l'esprit reste le même. Et puis ce reportage montre bien qu'au sein de cette apparente dureté, le monastère sait aussi apporter de la douceur "une petite dose d'affection rigide" qui est d'autant plus savourée..
J'aime bien également observer cette course, cet empressement à pratiquer à travers l'énergie mise dans le coucher, le réveil ou un kin-hin sportif (50.00).
Ils pratiquent sans tarder, c'est une image très frappante de bodaishin en action.
* «Le 8 décembre est la date la plus importante de la tradition zen : Le Bouddha s’est en effet éveillé au petit matin d’un 8 décembre (ou plus exactement le 8 du 12e mois selon l'ancien calendrier chinois) après sept jours de méditation ininterrompue. C’est la rohatsu sesshin, littéralement «la retraite du 8 décembre». [dans le film, le commentateur traduit par "le recueillement suprême"]Cette retraite a comme particularité de se dérouler dans le silence complet et de rien rajouter à la méditation qui est pratiquée tout au long du jour et parfois de la nuit. Il n’y a donc ni enseignement, ni rituel, ni bâton. On sonne une première fois la méditation au début de la retraite et on resonne la fin de la méditation sept jours après. On considère en effet qu’il n’y a qu’une seule méditation qui dure sept jours et sept nuits. »
Eric Rommeluère