Memento mori *
Un grand "boum" au milieu de la nuit, des yeux révulsés, un corps secoué de convulsions. Voilà les images qui m'ont hantée tout au long de cette journée de rentrée. Souvenirs de ce malaise vagal de mon chéri dans la nuit de samedi.
Une grande frayeur m'a saisie, sentiment d'impuissance qui m'a laissée tremblante et secouée de larmes, moi qui d'ordinaire garde mon sang-froid dans ces moments-là.
Pas d'inquiétude à avoir, lui a-t-on dit à l'hôpital, après une nuit passée à attendre, au milieu de SDF nauséabonds, des examens médicaux et leurs résultats.
Mais ce "boum", ces yeux révulsés, ce silence face à mes appels effrayés m'ont marqué.
Signe que la vie peut à tout moment s'effondrer. Un AVC, un infarctus: notre routine quotidienne n'est qu'un frèle rempart face au chaos qui menace , face à ces accidents imprévisibles qui peuvent à tout moment faire irruption dans nos vies et les bouleverser.
Je me réjouis que mon chéri soit là, contre moi, bien vivant, en relativement bonne santé. Que les enfants courent et râlent, sautent et chantent, m'exaspèrent et rient.
Ce trésor est si fragile, si vulnérable.
Je serre mon bonheur, la peur tapie au fond du coeur de le voir disparaître.
*"Souviens-toi que tu es mortel"