Sur le chemin de la libération: la vie en yourte
Puisqu'un ami m'y encourage, je publie ce billet, longtemps différé....
Il n'y a parfois plus rien à dire. Juste vivre et observer les révolutions qui s'opèrent à l'intérieur de soi.
Rien à dire, puisqu'il est si difficile de se faire comprendre.
Dans ces moments-là, je viens doucement poser mes mots inutiles dans cet espace précieux, cette secrète bouteille à la mer.
Vague après vague, claque après claque, l'océan veut déraciner ma peur de tout changer, de partir loin du monde et de vivre enfin libre, à l'abri du silence.
Libre ? Pas tout à fait c'est sûr car la libération ultime, la vraie libération, celle qui libère de soi reste invisible à l'horizon,
Juste libre d'organiser mon précieux temps de vie à ma guise, sans avoir à rendre des comptes à un supérieur qui voudrait me faire sortir les griffes que je n'ai pas,
Libre de regarder mes enfants courir, sauter et crier et vivre leur précieux temps de l'enfance sans exiger d'eux qu'ils ne fassent pas de bruit, qu'ils interrompent leurs jeux et freinent leur énergie débordante, afin de ménager les nerfs d'un voisin psychopathe,
Libre de l'argent aussi qu'il faut gagner en quantité pour nous maintenir dans cet appartement coûteux et payer les factures de notre dépendance (Nourriture, Abri, Vêtements, et Combustible selon l'analyse de Thoreau), et les factures des distractions nécessaires pour nous permettre de supporter la violence et l'absurdité de cette vie-là.
Libre de tout ces objets qui m'encombrent et alourdissent mon quotidien,
Libre du crissement de la ville qui vrille mes tympans,
Libre du boucan de mes pensées dans leur cage, de ce hurlement intérieur
C'est alors que surgit une idée, une idée folle, celle d'une vie radicalement différente...
En attendant, pour accompagner ce changement, je relis Walden, la vie dans les bois, de Henri David Thoreau, cet ouvrage qui m'avait donné l'impulsion nécessaire pour partir seule sur les chemins de Compostelle...