Suis-je réactionnaire?
Selon mon ami Robert "Une discipline est une sorte de fouet fait de cordelettes ou de petites chaînes utilisé pour se flageller ."
Enfant, j'appréciais de rentrer en rang en classe et de porter l'uniforme. J'avais besoin d'un cadre strict, de repères formels. Plus tard j'ai apprécié d'être différente et appris que ce qui m'encombrait pouvait être une richesse. J'apprend encore à accepter de ne pas pourvoir me poser d'étiquette sur le front. A oser être unique comme chacun.
Je suis une végétarienne qui apprécie les sushis,
Une chrétienne qui a reçu deux baptèmes (catholique et musulman) et qui a compris le sens de son existence grâce à dix ans de méditation zen et à la découverte de l'advaita,
Une Française qui possède trois cartes d'identité aux drapeaux différents,
Une adepte de la simplicité volontaire qui adore s'acheter des chaussures...
Quelques convictions profondes, un peu d'inconséquence, un peu de discipline pour ne pas se perdre dans ce métissage.
Le mot "discipline" évoque pour moi une qualité. C'est l'exercice qui consiste à m'efforcer de mettre en oeuvre avec régularité ce qui me semble juste et bon mais que j'ai parfois tendance à laisser couler par une certaine léthargie naturelle cyclique.
L'important est bien sûr de choisir judicieusement ce que l'on s'impose: il est tant de cages dorées dans lesquelles on s'emprisonne soi-même.
Il y a des domaines précis dans lesquels j'ai besoin de discipline: l'alimentation, l'exercice physique, le désencombrement de la maison, la méditation, l'amitié même (répondre rapidement aux mails, rappeler régulièrement les amis éloignés).
Elle est principalement auto-discipline, à usage strictement personnel. En fait, elle prend le relais là où le naturel fait faux bond.
L'important est que tout cela reste joyeux et que l'on puisse accepter les écarts sans culpabilité. La discipline, comme la simplicité volontaire, reste un moyen de goûter une vie plus belle et non le but qui reste l'amour, le bonheur. N'est-ce-pas?