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Sur le chemin de la simplicité ...
8 mars 2018

Mes nuits fauves

cyril

Au milieu des émotions tranquilles qui vont et viennent sans m'affecter outre mesure,  je suis surprise de voir un vieux karma ressurgir de manière inopinée:

Un post facebook m'a replongée dans les nuits fauves de mon adolescence.

Dans cette sensualité frustrée qui me dévorait  et me faisait partir dans tous les sens.

Qui me portait vers les garçons, les filles, les fêlés de toute sorte et, ne sachant ni dire non ni me respecter, se retournait contre moi dans un désir de mort. 

Le film de Cyril Collard m'avait profondément touchée, manifestant cette pulsion de vie anarchique qui m'habitait alors. J'avais 15 ans quand il est mort, devenant une icône dans ma solitude.
Il avait cependant 35 ans et ne faisait qu'illuster cette recherche de soi dans une sensualité bestiale, incapable d'accueillir l'autre pour lui même et non pour satisfaire son propre plaisir.
Ce témoignage d'un homme perdu ne m'a pas aidée à avancer vers la lumière mais m'a, au contraire, confortée dans mes ténèbres.

Cette nuit, mon mari m'a fait part de toutes ses réserves sur notre capacité physique et émotionnelle à accueillir un nouvel enfant.

Il a sans doute raison. 
Mille fois raison. 
C'est un projet qui nécessite de plonger la tête la première dans la Vie, avec une confiance folle que notre amour soulèvera des montagnes, que nous trouverons les ressources pour porter notre belle famille en étant portés par elle. Que nous saurons accompagner chacun de nos enfants de notre mieux.

Il a sans doute raison.
Mille fois raison. 
Mieux vaut laisser tomber cette idée folle, cette pulsion de vie. Mieux vaut être raisonnables et reconnaître que déjà on ne s'en sort pas. On se fait vieux. On n'est pas à la hauteur pour ceux qui sont déjà là.

Et voilà que le désir de ne plus vivre cette vie-ci m'étreint. 
Une pulsion de vie contrariée qui, depuis mes quinze ans, depuis mes nuits fauves, se mue en pulsion de mort. 
Alors, étonnée de sentir encore bouger en moi cette vieille ennemie, je prends mon RER et je vais travailler, le regard éteint, l'âme décharnée.

 

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Commentaires
N
C'est troublant, j'ai vécu la même expérience de renoncement au nom de la raison. C'est douloureux, d'être raisonnable. J'espère que tu sauras transformer cette souffrance en une énergie constructive. La sensation de vide peut aussi devenir un espace à investir pour se sentir vivant.<br /> <br /> Mais pour l'instant, tous les mots du monde ne pourront effacer ta tristesse du moment...<br /> <br /> Merci pour ce partage.
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R
Très touché par ce texte <br /> <br /> Et je ne sais pas quoi te dire<br /> <br /> Alors je me tais
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par sainte Thérèse d'Avila

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