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Sur le chemin de la simplicité ...
25 octobre 2016

La misère extrême a reculé depuis vingt ans...

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Lu récemment cette chronique intéressante de Pierre-Antoine Delhommais dans Le Point du 13 octobre. Reste à savoir si cet heureux recul de la misère dans le monde est bien la conséquence de la mondialisation....

Le tabou de Polony et Zemmour

Contrairement aux idées reçues, la misère extrême a reculé depuis vingt ans.

«Aucun journaliste ne sait plus ce qu'est une bonne nouvelle », a déclaré un jour le dalaï-lama, fin connaisseur, pour en jouer habilement, de l'univers des médias, où le catastrophisme fait recette. Où le malheur gonfle ventes et audiences. Où la noirceur fabrique les renommées et le misérabilisme forge les célébrités - celles d'un Eric Zemmour ou d'une Natacha Polony en apportent chaque jour des preuves aussi éclatantes que déprimantes. A propos de misère, la grande enquête annuelle menée par la Banque mondiale « Poverty and Shared Prosperity » (« Pauvreté et prospérité partagée ») apporte de bonnes nouvelles qui feront sûrement plaisir au sage tibétain, mais le conforteront aussi dans l'idée que les journalistes se complaisent dans le pessimisme.

En 2013, le nombre de personnes vivant en situation d'extrême pauvreté (revenu inférieur à 1,90 dollar par jour) a diminué de 114 millions, pour s'établir à 767 millions. Ce qui représente 10,7 % de la population mondiale, alors que cette proportion s'élevait à 37 % en 1990 et à 44 % en 1981. En vingt ans, un peu plus de 1 milliard d'êtres humains sont sortis de la misère absolue. On chercherait en vain un journal ayant consacré sa une à cette nouvelle, l'une des plus enthousiasmantes que l'humanité ait jamais connues. Et qui laisse pourtant totalement indifférents ces amis autoproclamés et bavards des pauvres et des démunis que sont M. Zemmour et Mme Polony. Et qui enfin, ne leur en déplaise, apparaît comme la conséquence directe de cette mondialisation économique libérale qu'ils vomissent.

« Contrairement à une idée répandue, les inégalités dans le monde sont en recul constant depuis 1990 », note le rapport de la Banque mondiale, alors même que ces inégalités n'avaient pas cessé de se creuser depuis 1820 et la révolution industrielle. Là encore, silence assourdissant des grands médias à propos de ce sujet pourtant hautement sensible. « Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit. » Cet adage de saint François de Sales, qu'on a plaisir, dans un bel esprit œcuménique, à citer après le dalaï-lama, explique sans doute en partie ce silence. En partie seulement.

Fin septembre, le cabinet d'études néerlandais Motivaction a publié les résultats d'un sondage international (réalisé en 15 langues auprès de 26 000 personnes dans 24 pays). Parmi les questions posées, celle-ci : « Selon vous, l'extrême pauvreté dans le monde a-t-elle reculé, est-elle restée stable ou a-t-elle augmenté depuis vingt ans ? » Eh bien, 87 % des personnes interrogées (92 % des Français) ont répondu que la misère dans le monde avait augmenté ou était restée à un niveau stable au cours des vingt dernières années, alors qu'elle a diminué de plus de la moitié. Pis, 1 % seulement des Français sondés ont su donner la bonne réponse. Commentaire désabusé de Nicolas Vercken, directeur des études à Oxfam, une ONG peu suspecte de bienveillance excessive envers la mondialisation libérale : « La réduction de moitié de la pauvreté est l'un des sujets les plus méconnus dans l'Histoire contemporaine. » Le décalage entre la réalité de la baisse de la pauvreté et la perception opposée a de quoi interpeller.

La propagande antimondialiste diffusée dans les médias se garde bien d'évoquer toute statistique qui pourrait nuire à sa cause. Elle joue sur un autre registre, celui des émotions, des peurs, des fantasmes et des croyances. Ses arguments relèvent de la foi. Il est inconcevable aujourd'hui pour un antimondialiste de croire à la baisse de la pauvreté sur terre, comme hier il était inimaginable pour un communiste de croire à l'existence du goulag. Et, quand on entend Marine Le Pen accuser les économistes qui défendent les bienfaits de la mondialisation et du libre-échange d'être à la solde des grandes puissances bancaires et financières, on se croirait revenu en 1949, au moment du procès Kravchenko, quand dirigeants et intellectuels communistes accusaient l'auteur de « J'ai choisi la liberté » d'être un agent de la CIA payé pour dénoncer les crimes imaginaires de Staline.

Dans des pages éblouissantes d'intelligence, Raymond Aron avait comparé la foi religieuse et cette foi communiste, qui « désigne à ses fidèles des ennemis à haïr et suscite des dévouements passionnés ». Où le militant-croyant, « tout comme le chrétien, témoignera pour sa foi en surmontant ses désirs, en sacrifiant ses préférences à la volonté de son Dieu ». « A notre époque, écrivait aussi Aron, les croyances politiques servent parfois de substitut aux croyances proprement religieuses, ou encore les sentiments religieux, sans emploi lorsque la foi a disparu, entretiennent et transfigurent les convictions politiques. » Nul doute que la foi et la religion antimondialistes, en passe de devenir le nouvel opium des intellectuels français, lui auraient inspiré de profondes et superbes analyses.

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