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Sur le chemin de la simplicité ...
9 septembre 2014

Mon mois sans alcool

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Le mois d'août était placé pour moi sous le signe de l'abstinence d'alcool.

Je n'ai jamais été une grande consommatrice de boissons alcoolisées. J'ai développé le goût pour le vin ou la bière assez tardivement et ce n'est que récemment que l'alcool est réellement entré dans ma vie. 

Jusqu'à présent ma consommation était très exceptionnelle,et réservée aux grandes occasions. 

Puis j'ai commencé à apprécier les mini-bières qui sont devenues quasi-quotidiennes. Mon corps et mon esprit se sont habitué à cette récompense en fin de journée, qui me permettait de me détendre doucement, et de faire face à l'angoisse ou aux contrariétés du quotidien.

Et puis, à une vitesse vertigineuse, l'alcool, de plus en plus fort, est devenu le compagnon quotidien de mes soirées. J'ai compris que cette pente dangereuse était très glissante.
Une certaine forme d'attachement, prélude à la dépendance, avait pris naissance en moi. Alors, cette "année sans" a été l'occasion de placer très vite cette expérience d'un mois sans alcool.

Bilan du défi "Un mois sans alcool"

Je suis très heureuse de constater que j'ai totalement respecté le contrat et que ce ne fut pas aussi difficile que j'aurais pu le craindre.

Ce n'est pas l'alcool en tant que compensation des tensions, des frustrations du quotidien qui m'a manqué.

Très rapidement, je n'y ai plus pensé, j'ai remplacé le moment de détente du soir avec mon verre de vodka ou de porto par des litres de Roïbos et par l'observation bienveillante du manque en moi.

L'alcool qui m'a manqué, c'est l'alcool festif, celui que l'on partage entre amis et que l'on déguste:sans alcool

- Dès le premier jour du défi, ma stagiaire a apporté au bureau une bouteille de crémant pour accompagner sa délicieuse tarte à l'abricot et fêter ainsi son départ. J'ai dû décliner l'offre en buvant un thé vert à la place. La tarte était délicieuse! Alors que je me tenais prête à expliquer mon choix et à passer pour une hurluberlue, je n'ai pas eu de remarque à ce sujet.

- Nous avons visité le pays de la Loire cet été, et avons fait une halte à Bourgueil!

«Bourgueil est au cœur du vignoble de Touraine, sur les coteaux du Val de Loire, produisant des vins rouges réputés qui furent célébrés par Ronsard, par Rabelais et par Honoré de Balzac dans Maître Cornélius, (1831) où Louis XI demande "qu'on lui fasse servir du bon vin de Bourgueil à table".»

Là, j'ai vraiment eu l'impression de passer à côté de quelque chose mais j'ai poussé la discipline jusqu'à refuser d'acheter une bouteille pour une consommation ultérieure!

- Lors de la soirée de fête ponctuant mon séjour au temple zen, j'ai été assez frustrée par le jus d'abricot en lieu et place de la bière d'Abbaye traditionnelle. La fête est là pour que les gens se lâchent un peu et la légère ivresse de l'alcool m'a manqué pour me sentir vraiement partie prenante de la fête. Sobre, j'ai assisté aux éclats de rire, aux danses avec un regard extérieur un peu raide. Ce fut tout de même une expérience intéressante à vivre

Vais-je réintroduire cette habitude?

A la suite de mes observations, j'ai décidé de prendre garde à la consommation solitaire d'alcool.

L'achat d'une bonne bouteille reste maintenant liée à la présence d'amis. Et c'est avec joie que je trinquerai avec eux.

J'en retire cet enseignement assez simple: je n'ai qu'une question à me poser avant de porter la coupe aux lèvres:
Qu'est ce qui motive cette consommation?:
Est-ce la frustration, l'envie de fuir les tensions, ou est-ce l'envie de partager un bon moment ensemble et de me griser en compagnie de ceux que j'aime?

«Ne pas s’intoxiquer le corps et l’esprit»

Le cinquième précepte du bouddhisme zen est le suivant: «Ne pas s’intoxiquer le corps et l’esprit»

C'est un précepte qui n'interdit pas l'alcool. Il s'agit de prendre soin du corps et de ne pas se laisser abuser l'esprit, que ce soit par de l'alcool, par des médicaments, des drogues, des jeux vidéo ou bien des croyances religieuses, ...

L'alcool a la capacité d'intoxiquer le corps et d'embrumer l'esprit. Il est une entrave à la pratique.
Tentative de fuite loin de dukkha, il devient dukkha lui-même.

Mon mois sans alcool m'a donné les clefs d'une consommation vigilante. A la vôtre!

Prochain épisode: Mon mois sans café!

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Commentaires
M
Quel courage d'avouer cette dépendance ! Je vois que tu est encore loin de l'addiction sévère, mais le fait de s'en rendre compte et de le dire enfin de l'écrire au vu de tout le monde c'est super
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M
Ah non, j'avais mal lu, la fête est avant le sesshin ! n'empêche que c'est bizarre de l'intercaller entre la préparation et la période de méditation intensive... bref, à l'occasion voudrais-tu raconter tes retraites chrétiennes ?
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M
Bonsoir Kaïko<br /> <br /> Je te remercie à mon tour pour ta réponse et tes encouragements. Je suis d'accord que commencer par se fixer une semaine est moins oppressant que d'essayer tout court en se disant qu'on ne pourra plus jamais de se permettre de faire des écarts... en fait, ce qui marche le mieux pour l'instant c'est de compter mes calories. Bon d'accord je suis tes encouragements et m'y remets dès demain pour une semaine.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour revenir à l'alcool, je me demande si le fait qu'on y soit plus résistant implique que ça soit moins toxique pour soi, je ne suis pas sûre. Pour la griserie, je crois que ce qui lève des "barrières", enlève aussi certaines facultés qui amenuisent notre conscience (tu as constaté d'ailleurs toi-même que tu étais plus "performante" en quelque sorte sans, enfin, comme tu dis, il y a peut-être d'autres causes...). En ce qui concerne la fête après sesshin, est-ce que ça n'est pas dommage en quelque sorte de se divertir de l'effort fourni pendant 5 jours ? Je me demande si l'impression accumulée (je ne sais comment dire) pendant ces 5 jours n'est pas vite effacée par ce genre de fêtes. Mais je ne retire en rien l'importance d'échange et de partage de ces fêtes. En fait je dois t'avouer que le zen ne m'attire pas du tout (tu l'auras peut-être deviné), justement parce que c'est super austère. Et je finis par me demander si justement "les verres de whisky" ne sont pas là pour compenser le côté extrême. Bon, je m'égare peut-être dans mes réflexions surtout que je ne connais rien du maître que tu cites. Bref. Je suis d'accord pour le saucisson, c'est aussi curieux...<br /> <br /> <br /> <br /> Je termine en notant juste qu'il me semble que tout de même l'acool n'a pas la même valeur d'anodinité que le spider solitaire, non ? mais après tout je ne sais pas dans quel état te met le spider solitaire...<br /> <br /> <br /> <br /> Bises
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M
Coucou Kaïko<br /> <br /> Personnellement je n'ai jamais trop aimé l'alcool. Quand j'en prenais à des repas familiaux je sentais souvent que ça m'assommait, et même que ça me figeait les muscles. Pour moi c'est intoxiquant (même le cidre doux). Mon père est quasi alcoolique. Il se targue d'avoir une santé de fer à l'aube de sa 60taine et pense qu'il ne l'est pas car il s'enfile des décilitres toute la journée sans que ça lui fasse trop rien. Je ne sais pas trop quoi en penser, mais je pense qu'à son stade ce ne peut-être anodin et que sa santé va tôt ou tard en pâtir. Il n'a pas conscience sans doute qu'on dispose d'un capital, qui chez lui doit être assez grand (sans doute parce qu'il le vaut bien), et je crois que quand ce capital est épuisé, on doit faire moins le malin.<br /> <br /> Enfin bref, d'après ce que tu dis tu n'en es pas là, mais je me demandais quand même si tu avais noté un changement dans ton état, si tu te sens plus en forme, plus consciente... Qu'as-tu noté dans ton manque ?<br /> <br /> N'étant vraiment pas dans ce "trip", je ne comprends pas trop en quoi l'alcool permet de passer un meilleur moment. Alors il paraît que ça désinhibe un peu... franchement pour avoir assisté à plusieurs fêtes où les gens buvaient plus ou moins, de "l'extérieur", ça ne me donnait guère envie.<br /> <br /> Au fait je ne comprends pas trop ce que viens faire une fête comme celle que tu décris à la fin d'une retraite zen, pour moi c'est pas logique.<br /> <br /> <br /> <br /> Après je ne dis pas que je ne m'intoxique autrement. Je prends des kilos à vue d'oeil sans arriver à me décider de faire machine arrière. Pour moi, c'est une grosse décompensation compulsive pour combler mon vide existentiel, ou bien de temps en temps quand je suis fatiguée et que je n'arrive pas à me décider à aller me reposer.<br /> <br /> En tout cas je te dis bravo pour ta volonté, tu en as beaucoup. Je me demande cependant si on n'en a pas qu'une quantité limitée, ce qui fait qu'il faudrait peut-être la canaliser sur des objets essentiels pour nous. Je me disais aussi que si j'avais à faire ta démarche, je ferais plutôt "une année avec". Car avec "une année sans" je ne sais pas comment je ne pourrais pas me créer des frustrations en plus... Mais bon, en ce moment j'ai surtout l'impression de n'avoir pas de volonté pour changer grand chose, ou alors c'est très progressif.
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