Nos devoirs envers les animaux selon Boris Cyrulnik

"Lorsque le sage désigne la lune, l'imbécile regarde le doigt"

Ce proverbe signifie que l’idiot ne comprend pas le vrai sens des choses, il n'en voit que la surface. Certes le doigt est là, pointé, un geste particulier est donc réalisé. Mais ce geste a un sens bien plus large, qui est inaccessible à certains: ce geste invite à dépasser le visible immédiat, pour aller au-delà du corps, vers ce qui est désigné. Il s'agit de ne pas s'arréter à la lettre, mais d'aller vers le sens.

Cette démarche, dont bien des humains sont incapables, l'éléphant d'Afrique peut la réaliser: une étude récente montre qu'il comprend la gestuelle humaine. Cela peut paraître anecdotique mais c'est un élément de plus en faveur de l'intelligence animale. 

"Intelligence" en fonction des critères humains. Mais même "bête" mériterait-t-il de mourir?

Notre société considère les animaux, à part quelques espèces privilégiées, comme des êtres sur lesquels nous avons droit de vie et de mort, des choses, des produits à notre service.

Des milliards d'animaux sont tués chaque année pour être mangés. Bien peu d'entre nous ne remettent en question cette aberrante habitude. Mais certains jours, quelques esprits éclairés laissent entendre leur voix appelant  à " inclure les animaux dans nos questionnement moraux":