Episode 2: de l'ascétisme bouddhiste
"Les textes les plus anciens du bouddhisme nous enseignent donc que celui-ci - n'en déplaise à Schopenhauer -, n'est pas un ascétisme.
Il n'est pas animé par une volonté toute entière tendue vers l'écrasement de soi, obsédée par le projet de se briser elle-même.
Il y a certes une discipline bouddhiste. Et les textes des divers Vinayapîtaka (les règles de vie) ne laissent pas de doute sur son extrême rigueur.
Mais son sens est de vivification plutôt que de mortification.
Si l'on tient à parler d'ascèse, ce serait dans la seule acception du terme aïskèsis en grec ancien: exercice, entraînement, genre de vie.
En ce sens, la voie du milieu peut ici s'interpréter comme un refus ascétique de l'ascétisme."
Le silence du Bouddha et autres questions indiennes (p.89)
Il s'agit donc de discipline et non d'ascétisme, mais dans notre société de plaisir, d'injonction de jouissance immédiate, cette discipline à laquelle nous invite le Bouddha fait, pour nous, figure d'ascétisme: comme il est difficile de simplement dompter l'ego!