"Pratiquez zazen éternellement..." *
Il y a presque quatorze ans de cela, j'ai découvert le bouddhisme et la nécessité de la pratique.
Cherchant au hasard un lieu de méditation, je me suis rendue rue Quincampoix, à Paris, où un petit groupe se réunissait deux fois par semaine pour pratiquer l'assise silencieuse selon la tradition tibétaine.
C'est là que je me suis assise sur un zafu pour la première fois.
C'est là que j'ai découvert ce monde intérieur et la méditation sans objet, soutenue simplement par l'attention à la respiration.
Mon chemin m'a conduite assez rapidement sur la voie du zen et j'ai alors quitté cette première sangha. Depuis la naissance de mes enfants, j'ai cessé de me rendre régulièrement au dojo.
Et en ce début d'année 2012, il y a eu ce rêve.
Lors d'une retraite dans un monastère catholique, je rencontrais une nonne zen, assise sur un muret, sous un arbre, vêtue de son kimono et de son kesa. Elle était très sereine, à l'aise dans la conjonction de ces deux voies. J'ai eu envie de porter à mon tour cet habit, ce merveilleux vêtement d'éveil, d'aller au bout de cette démarche et d'intégrer totalement zazen à ma vie.
Je sais depuis longtemps que zazen m'est indispensable mais il m'est trop difficile de persévérer seule.
Alors j'ai ressenti très fort le désir de me joindre à nouveau à un groupe pour soutenir ma pratique silencieuse, sans pour autant traverser tout Paris pour rejoindre le dojo zen de l'AZI.
J'ai donc googlisé: "groupe zazen Paris".
Et le site qui a retenu mon attention est le Centre Assise, situé... rue Quincampoix !!! à la même adresse, l'étage en dessous.
Joli clin d'oeil pour ce nouveau départ.
Le centre Assise a été créé par un prêtre catholique, Jacques Breton. Une participation aux offices liturgiques est proposée lors des sesshins. Les deux traditions semblent donc cohabiter, de manière parallèle, mais c'est probablement un lieu où l'on peut croiser d'autres personnes puisant aux deux sources qui me nourrissent, zen et christianisme, et partageant mes interrogations.
Pour le moment, je redécouvre avec délice cette pratique, la puissance de l'énergie offerte par la sangha et je porte sur elle un regard nouveau. Je ne m'assois plus en vue de l'éveil, pour obtenir quelque chose.
Je m'assois par goût profond de cette assise et pour savourer, de tout mon être, la noblesse de zazen.
* "Comme l’instant présent est le seul durant lequel on puisse vivre l’éternité, l’au-delà de l’avant et des regrets qu’ils suscitent et de l’après souvent fait de craintes et d’espoirs, je vous souhaite de vivre chaque instant de cette nouvelle année dans l’harmonie, avec votre véritable Nature Eveillée pour votre plus grand bien et celui des autres."
Voeux de Roland Yuno Rech pour l'année 2012