"O gente da minha terra..."
Hier soir, devant une salle Pleyel bien remplie, Mariza nous a, une fois de plus, enchantés.
Une belle voix grave, qui nous prend là où vous sommes, enfermés dans nos soucis, les points serrés, et nous transporte à Lisbonne, dans les ruelles tortueuses de l'Alfama, face à la mer furieuse et traîtresse ou au milieu des collines couvertes de chènes-liège de l'Alentejo, au centre du Portugal.
Et là tout à coup, j'ai compris que, de cette nostalgie inscrite au fond de moi, de cette désespérance qui se réveille de temps à autre et que j'ai appris à accueillir avec douceur, à défaut de pouvoir m'en débarasser, il pouvait sortir quelque chose de beau.
La "saudade", cette nostalgie qui définit l'âme portugaise, a fait naître le fado et ce qui m'émeut tout spécialement dans ce chant, c'est de le partager, de vibrer à l'unisson avec tout un peuple, à l'écoute de ces chansons anciennes, que chaque fadiste reprend et réinterprète sans jamais en épuiser la richesse.
Ce fut un moment de joie profonde. Merci pour cela Mariza.